jeudi 23 décembre 2010

Le facteur ne sonne pas toujours 2 fois


Pour vivre une expérience surréaliste inutile de gravir l'Anapurna sans oxygène ou de traverser le Pacifique à la rame, il suffit de se rendre au Courrier International Argentin pour y retirer un colis. J'ai eu l'occasion de vivre cette semaine cette aventure que je conseille à tous ceux qui aimeraient se retrouver plus armés pour affronter nos administrations françaises. Cela permet réellement de prendre un certain recul...












Le charmant lieu de villégiature (ben oui, préparez-vous à y passer un certain temps) se trouve au fin fond des docks dans un coin où je n'aimerais pas me retrouver seule la nuit, et le tout est installé dans un bâtiment donnant autant l'envie d'être visité que le quartier prisonniers dangereux de la prison de midnight express.



On traverse une cour et on arrive devant un attroupement en plein air en haut d'un escalier. Non ces personnes n'attendent pas l'ouverture des portes, elles attendent tout simplement de pouvoir se frayer un chemin jusqu'au distributeur de tickets numérotés à l'intérieur du bâtiment.



Une fois le précieux ticket entre les mains, le 555 dans mon cas, il ne faut pas se réjouir trop vite à la vue du tableau à 2 chiffres appelant le numéro, le 34 lorsque je suis arrivée. Car non il ne s'agissait pas du 534 mais du 434, le chiffre des centaines étant seulement crié une fois de temps en temps pour rappel par l'un des employés derrière le guichet.








Une bonne heure et demi plus tard on a alors le privilège d'être appelé au guichet. On sent venir le soulagement et on attend de voir apparaître le fameux colis derrière la vitre. Mais que nenni, cette première étape a pour but de vous faire payer les droits de garde du colis, proportionnels au nombre de jours qu'il vous a fallu pour trouver la motivation suffisante à venir le chercher.




















C'est alors à ce moment qu'on a le droit de passer dans la deuxième salle, la plus grande, celle où en entrant on comprend qu'on ne bouclera pas l'affaire en moins d'une demi journée. Cette impression est d'ailleurs renforcée par la présence du marchand de boissons chaudes et de victuailles à l'autre bout de la salle, histoire que les débutants qui se sont laissés surprendre ne tombent pas en hypoglycémie pendant l'attente. Histoire également de pouvoir se réchauffer autour d'un café car la salle doit avoir une température avoisinant les 14° avec la clim (inutile de rappeler qu'avec les 31° de l'extérieur on n'arrive pas spécialement équipé pour affronter ce froid).










On arrive dans cette salle muni d'un coupon correspondant au colis. Et c'est là que les choses se gâtent, car oui jusqu'à présent c'était juste un échauffement! Pour affronter la suite mieux vaut être en bonne santé psychologique, ne pas être sourd, et maîtriser parfaitement la numérotation en espagnol: Un préposé dopé au guronzant formule survitaminée scande les numéros de coupons les uns après les autres au rythme de trois fois la vitesse de la lumière, dans un système audio micro/haut-parleurs dont la technologie doit correspondre à peu près à ce qui se faisait au début du siècle. Une seconde d'inattention et l'erreur peut être fatale!











Une fois son numéro de colis appelé, 2h30 plus tard, la pression tombe un peu mais le mal de tête pointe son nez après cet effort de concentration extrême. On se dirige alors vers une troisième salle, dans laquelle l'impression d'avoir atterri tout droit chez les lutins du père-noël est saisissante. Des facteurs s'affairent tels de petites fourmis le long d'un tapis roulant où circulent tout un tas de colis. Une fois que l'on se trouve au niveau du tapis après une troisième attente, l'un d'eux prend un colis de passage et vous le tend, alléluia!

Il ne reste alors plus qu'à rassembler ses dernières forces en se dirigeant vers la lumière de la sortie, sonné mais heureux d'avoir survécu.

Une sacré expérience...

Bonnes Fêtes!

L'inconvénient de passer noël dans l'hémisphère Sud, ou plus généralement sous un soleil de plomb et une chaleur à crever (34°C depuis 2 semaines à Buenos Aires) , c'est la difficulté de se sentir vraiment à noël... mais bon on ne va pas s'en plaindre!

Et puis il y a un avantage, c'est qu'on sait qu'on n'aura pas 6 mois pour se remettre des festivités avant d'affronter l'épreuve du maillot. L'été c'est maintenant, ça motive pour ne pas trop trop se lâcher sur le repas du réveillon.

En ce qui nous concerne le réveillon de noël ce sera ce soir avec les enfants, en décalé donc, puisque demain nous serons dans l'avion en direction du Brésil pour y passer la fin de l'année.


On aura sûrement de belles photos à notre retour, en attendant on vous souhaite à tous de très joyeuses fêtes de fin d'année,

Feliz navidad y lo mejor en este año nuevo!

La Fac c'est ça aussi

En me rendant dans une faculté de la UBA (Universidad de Buenos Aires) différente de celle où j'étudie chaque jour pour des formalités administratives, j'ai été surprise de tomber sur un décor contrastant avec celui auquel je suis habituée...

On se serait plus senti au siège d'un parti politique que dans un endroit dédié aux études, avec des couloirs et des murs tapissés d'affiches et banderoles déchirées appelant à la mobilisation.









mercredi 22 décembre 2010

Feria de l'artisanat

La feria de l'artisanat qui s'est tenue à La Rural, l'immense centre d'événementiel et d'expositions de Buenos Aires, illustrait à travers ses centaines de stands l'essentiel de l'artisanat argentin.

Impossible de tout montrer mais voici un tout petit aperçu, il y avait des articles réalisés en fileteado, ce style pictural populaire né en Argentine à la fin du 19ème siècle,

Des Matés rustiques en calebasse recouverts de cuir ou d'argent...


... et la Yerba Maté que l'on met dedans,

Des produits représentatifs de chaque région,

Des ponchos ou des peluches en laine de brebis, de guanaco, d'alpaga...

Des bijoux en argent, des pierres semi-précieuses...

Des petits objets en cuir,


Des produits typiques liés à la culture criolla des gauchos, des lassos et ornements pour chevaux en cuir tressé, des peaux de vache, des couteaux...


Mais aussi des céramiques, des instruments de musique, de l'artisanat en bois, et toutes sortes de mobiles, de poupées ou de marionnettes.


mardi 21 décembre 2010

Quand le passé ressurgit

Un petit rappel du passé sombre de l'Argentine sur cette affiche de bus qui fait froid dans le dos:

"Si tu as un parent victime de disparition forcée entre 1974 et 1983, un simple prélèvement de ton sang peut aider à l'identifier"


samedi 18 décembre 2010

Dans la série je râle

Abandon, acceptation, fatalisme, renoncement, soumission... C'est en Argentine que j'ai vraiment compris le sens du mot résignation.

Oui c'est ça, résignés, c'est comme ça que je définirais l'attitude des Argentins qui sont confrontés au quotidien à des situations où la seule chose à faire est d'attendre. Ou disons plutôt que le rapport à l'attente et au temps est très différent du notre. L'attente est omniprésente au quotidien, elle fait partie de la normalité.

Personne ne bronche ni s'indigne quand au bout de 40 minutes d'attente, le bus qui arrive enfin ne daigne pas s'arrêter parce qu'il risquerait d'arriver trop tard pour le coup d'envoi du match. Pas un seul soupire à la pharmacie quand payer une boîte d'aspirine prend 48 minutes parce que que la caissière est en pleine conversation sur son portable pour raconter à sa copine la soirée de la veille. Personne ne lève les yeux au ciel à la caisse du supermarché quand la cliente de devant, après avoir vidé les 3/4 de son caddie sur le tapis, s'aperçoit qu'elle a oublié de faire la moitié de ses courses et repart en vadrouille 72 minutes au fin fond du magasin, bloquant ainsi le reste de la file. Cela parait normal à tout le monde qu'après avoir passé deux heures à obtenir un numéro de client pour faire livrer les courses du supermarché en déclinant son identité, ses coordonnées et le récit de sa vie, il faille les fois d'après fournir le numéro en question, plus à nouveau son identité, ses coordonnées, et le récit de sa vie. Au cas où on ne les retrouve pas avec le numéro de client.

C'est comme ça, c'est la fatalité... Et moi j'ai un peu de mal à m'y faire.

Bon là je sais je suis dans la phase je-fais-ma-Française, c'est le deuxième effet Kiss Cool de mon histoire d'ordi et que voulez-vous, chassez le naturel il revient au galop!

vendredi 17 décembre 2010

J'ai les boules

J'avais raison de penser que je n'étais pas sortie de l'auberge avec la réparation de mon ordinateur... Pour rappel j'en suis juste aujourd'hui à la phase où j'attends un devis, le chantier en lui-même n'a pas encore commencé.

Afin d'entreprendre l'opération 'relance hebdomadaire', la même depuis 5 semaines, obligatoire pour que les choses avancent ici, je me suis rendue une fois de plus au centre de réparation agréé Toshiba, à 1h de bus de chez moi. Malheureusement je pense après coup que j'aurais d'ores et déjà dû passer au plan d'attaque numéro 2 avec une 'coima', ou petit coup de pouce à la motivation générale sous forme d'enveloppe glissée sous la table.

Quelle ne fut pas ma surprise (on va essayer de rester correcte) de trouver sur place un local déserté, avec une pancarte "Local à Louer" écrit en gros, et un petit mot de la société fixé avec un vieux bout de scotch expliquant qu'ils avaient déménagé à pétaouchnok, dans un bled à 20 bornes d'ici!!!!!

Et dire que j'étais dans leurs bureaux quelques jours avant, vous croyez qu'ils m'en auraient parlé? Et c'est compliqué d'envoyer ne serait-ce qu'un email pour prévenir bordel? Si ça c'est pas du foutage de gueule un manquement aux règles commerciales les plus élémentaires! Encore heureux que j'aie choisi le centre agréé de la marque, il me reste encore un infime espoir de revoir un jour mon ordinateur, car ils donnent quand-même une adresse.

jeudi 16 décembre 2010

Reggaeton, Cumbia y Bachata

Pour ceux qui veulent lire le blog en se mettant un peu dans l'ambiance, j'ai partagé la Playlist de mon best of Musica Latina à droite de votre écran.

J'ai l'ai juste initialisée pour le moment, mais je l'alimenterai petit à petit. Au programme beaucoup de reggaeton bien sûr puisque j'en suis tombée éperdument amoureuse, mais aussi de la cumbia, de la bachata, de la salsa, etc... Tout ce qui est muy caliente quoi.

Vous allez me dire que ce n'est pas très argentin tout ça, certes, mais c'est latino américain, et ça passe en boucle sur les radios ici, et c'est en Argentine que je suis devenue accro, na! Bon je sais, j'avais déjà quelques prédispositions...

Alors on retire la cravate, on tamise les lumières, on appuie sur le petit triangle Play, on monte le son, et on se lâche sur le dance floor c'est fait pour!

mercredi 15 décembre 2010

De qui se moque-t-on?

34°C à l'ombre aujourd'hui, normal pour la saison... Alors je pose la question, cette forêt de sapins est-elle vraiment crédible?

Et là le père-noël avec son double fourrage en ours polaire, il nous prendrait pas pour des jambons?


lundi 13 décembre 2010

Elle est bien bonne

En ce moment les journées se terminent bien souvent de la même façon, un peu comme ça:




Pour trouver l'explication à ce phénomène il suffit de jeter un coup d'oeil au thermomètre, ceci expliquant cela...

Eh oui, on sent que l'été n'est pas loin!

dimanche 12 décembre 2010

Jacaranda

Ce n'est pas le nom de la dernière danse de l'été, mais celui de cet arbre qui pare toute la ville de mauve à la fin du printemps. Ses fleurs sont d'une couleur incroyable et forment ensuite des tapis violacés en tombant sur les trottoirs.



C'est franchement magnifique...

samedi 11 décembre 2010

Un peu plus près des étoiles

Les expatriés vivant à Buenos Aires se répartissent généralement entre deux types d´habitations. Il y a ceux qui préfèrent vivre dans une maison individuelle pour plus de tranquillité et bénéficier de tous les attraits d'un jardin, et il y a ceux qui vivent en immeuble et bien souvent dans une tour, dont le concept est beaucoup plus développé ici que ce que l'on pourrait trouver en France.

Ce sont des immeubles d'habitation très hauts offrant tout un tas de services tels qu'un salon de fiesta que l'on peut réserver pour des soirées, une salle de gym, une piscine, un sauna, une parilla pour les asado, parfois une salle de cinéma, une crèche ou des terrains de tennis... Les avantages sont également de pouvoir éviter les problèmes de maintenance ou de réparation qui sont gérés directement par l'administration (avantage non négligeable quand on vit en Argentine si on ne veut pas passer ses journées à attendre pour rien), et de bénéficier d'un service de sécurité à l'entrée de l'immeuble, bien que le principal danger auquel nous ayons été confrontés pour l'instant est une mauvaise utilisation des verbes Ser et Estar. Tout cela n'est évidemment pas réservé aux expatriés, dans notre immeuble nous sommes d'ailleurs les seuls à ne pas être Argentins.

Enfin ce que j'aime beaucoup dans cette vie en hauteur est la vue imprenable sur les alentours. Voici par exemple le beau panorama à 360° sur Buenos Aires et le Rio de la Plata qu'offre le 22ème étage de nos amis Fanny et Nicolas...



Et voilà la vue que nous avons de notre 16ème étage sur le stade de Polo...

Cette sensation d'espace est certainement l'une des choses qui nous manqueront à notre retour en France...

mercredi 8 décembre 2010

Parque Manuel Belgrano

Dès qu'il fait beau, les parcs de Buenos Aires sont pris d'assaut par une foule joyeuse venant en famille ou entre amis se faire bronzer sur les pelouses en buvant du maté.

Mais ce dimanche là nous recherchions un peu de tranquillité pour nous remettre d'un lendemain de soirée qui ne nous avait pas laissés au mieux de notre forme. Alors nous sommes partis à la découverte du parc Manuel Belgrano dans le quartier de Palermo. L'entrée étant payante (5 pesos argentins, soit environ 1 euro), il est très peu fréquenté, hormis par les personnes qui viennent y pratiquer quelques activités sportives bien spécifiques.

Le parc a en effet été mis en place par la ville dans le but de faciliter l'accès à des infrastructures sportives. L'ensemble n'est pas de première fraîcheur mais permet tout-de-même de passer quelques heures agréables en plein air, et en mouillant le maillot s'il le faut...

On y trouve par exemple des terrains de tennis, de volley, de foot...

Une salle met à disposition quelques appareils de musculation, qui sont installés sur le parking lorsqu'il fait chaud. Là pour le coup je trouve qu'il faut être vraiment motivé car le cadre pourrait être plus avenant, cependant on y a croisé au cours de l'après-midi des groupes menés par un coach qui profitaient à fond des installations.

Au milieu du parc de grands espaces verts et des jeux en bois permettent aux enfants de se défouler,



Et ce qui fait vraiment la spécificité du parc est son vélodrome permettant aux passionnés de cyclisme de venir s'entraîner. Il est d'ailleurs possible de louer tout l'équipement sur place. Cyril et moi nous avions amené nos rollers, et nous avons chacun accompagné Arthur pour quelques tours de piste après lui avoir loué un vélo, pendant que l'autre jouait dans le parc avec Dimitri.



Le lieu propose également une immense piscine, qui n'est mise en eau qu'à partir de début janvier. Alors en attendant voici des photos prises sur le site web du parc afin de se faire une idée.


Après tant d'efforts nous sommes allés nous poser dans le coin restauration pour nous désaltérer et reprendre des forces avec une bonne viande grillée.